Port de Trois-Rivières: la retraite pour le PDG Gaétan Boivin

19 ans après son arrivée à la barre du Port de Trois-Rivières, le président-directeur général Gaétan Boivin annonce qu’il prendra sa retraite au cours de l’année 2025.
19 ans après son arrivée à la barre du Port de Trois-Rivières, le président-directeur général Gaétan Boivin annonce qu’il prendra sa retraite au cours de l’année 2025. (Olivier Croteau/Archives Le Nouvelliste)

Dix-neuf ans après son arrivée à la barre du Port de Trois-Rivières, le président-directeur général Gaétan Boivin annonce qu’il prendra sa retraite au cours de l’année 2025. Fier de son bilan et de l’état de santé de l’infrastructure, le gestionnaire tire sa révérence avec le sourire aux lèvres et le regard résolument tourné vers l’avenir.


«Tu pars parce que tu dois partir, parce que tu es rendu là, mais tu resterais. Tu ne serais pas obligé de partir. Tu serais heureux. Tu es encore content de ce que tu fais. Ça, je l’ai eu toute ma carrière et je suis vraiment reconnaissant», souligne le principal intéressé.

«Il y a tellement de gens qui finissent, parfois, ils sont tannés, ils sont amers. J’ai eu ce très grand privilège, moi, d’avoir des beaux défis dans ma vie professionnelle et je suis vraiment reconnaissant envers les gens qui m’ont supporté, qui m’ont accompagné et qui m’ont aidé à atteindre des objectifs qui étaient parfois très ambitieux.»—  Gaétan Boivin, PDG du Port de Trois-Rivières

À la fin de 2025, celui-ci laissera ainsi sa place à un nouveau dirigeant qui sera nommé au cours de l’année par le conseil d’administration du Port.



Un homme satisfait de son bilan

Amorçant sa carrière comme officier de la marine marchande avant de se joindre à Transports Canada à titre d’expert maritime, puis de diriger l’Institut maritime du Québec, Gaétan Boivin devient PDG du Port de Trois-Rivières en 2006. À cette époque, la Mauricie connaît de nombreuses délocalisations d’usine et la situation économique n’est pas à son meilleur.

«Le port n’était pas du tout dans la même situation où il se trouve présentement», se remémore-t-il. «On avait perdu le bois, perdu le papier, etc. Les infrastructures étaient en mauvais état. La relation avec la Ville n’était pas, disons, au beau fixe. La Ville avait même demandé la mise sous tutelle du Port.»

«Je pense que, quelque part, la Ville avait tourné le dos à son port. Peut-être avec raison, mais c’était comme ça.»—  Gaétan Boivin, PDG du Port de Trois-Rivières

Devant cette situation peu enviable, M. Boivin juge pertinent de se pencher sur la rédaction d’un plan stratégique. «Le processus pour arriver au plan était aussi, sinon plus important que le plan parce qu’il permet des consultations, de parler avec le milieu, de se réconcilier avec la Ville, de se réconcilier avec les clients, de changer la vision qu’ont les gens du Port.»

Naît ainsi une planification stratégique intitulée Cap sur 2020 qui sera réalisée trois ans avant son échéance. Face à un tel succès, le dirigeant récidive en 2018 en lançant Cap sur 2030, dont les mesures sont encore à ce jour graduellement mises en place.

Gaétan Boivin et le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne, lors d'une visite du chantier de modernisation des installations du Port de Trois-Rivières.
Gaétan Boivin et le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, lors d’une visite du chantier de modernisation des installations du Port de Trois-Rivières. (Stéphane Lessard/Archives Le Nouvelliste)

Rappelons qu’un chantier – le plus important de l’histoire du Port – est en cours pour transformer les infrastructures et s’assurer de leur pérennité à long terme. Celui-ci a nécessité des investissements de 312 millions de dollars.

«Le temps que j’étais à la direction, on a facilement dépassé le 500 millions d’investissements en infrastructures, ce qui nous permet de dire qu’aujourd’hui, on a l’un des plus beaux ports, les plus modernes, sur le Saint-Laurent et même au Canada», soutient Gaétan Boivin.



De nos jours, ce sont quelque 1000 agriculteurs de la Mauricie et du Centre-du-Québec qui passent chaque année y déposer leur grain en vue de l’exportation. Le Port de Trois-Rivières accueille également 60 000 camions, 11 000 wagons de train et 270 navires marchands.

Un avenir radieux

Le futur retraité a foi en l’avenir, notamment grâce au travail qui a été accompli au cours des deux dernières décennies afin que le Port de Trois-Rivières s’adapte aux nouvelles donnes technologiques, sociales et environnementales.

Il se montre fier du chemin parcouru, particulièrement en ce qui a trait à l’implication de l’institution au sein de la communauté trifluvienne et régionale. «On a beaucoup travaillé à supporter les événements culturels, sportifs, sociaux. […] Ce sont plusieurs centaines de milliers de dollars qu’on met là-dedans chaque année», affirme-t-il.

Au moment d’écrire ces lignes, le port fonctionne à plein régime, ce qui n’est pas pour déplaire à Gaétan Boivin. «On est pas mal autour de quatre millions de tonnes de marchandise par année. C’est pas mal le maximum qu’on peut faire à ce moment-ci. Avec les projets qu’on a, on va être capables d’augmenter ça de façon significative», mentionne-t-il.



Le Port de Trois-Rivières.
Le Port de Trois-Rivières. (François Gervais/Archives Le Nouvelliste)

Même si quelques nuages sombres pointent à l’horizon, à cause de la guerre tarifaire que veut livrer l’administration Trump au Canada, le dirigeant se fait rassurant. «On est éminemment diversifiés», souligne-t-il.

«Ça va certainement avoir un impact, mais je ne pense pas que ça ait un impact majeur pour le Port de Trois-Rivières. On est bien protégés là-dessus.»

Quelles qualités devrait avoir son successeur, selon lui? «Ça prend quelqu’un qui a quand même une bonne vision d’avenir pour le port, quelqu’un qui va fitter dans les valeurs organisationnelles qu’on a démontrées et qu’on a développées au cours des dernières années.»

«C’est une infrastructure stratégique importante pas seulement pour la région, mais pour le Canada et le Québec. C’est un privilège de diriger une organisation comme celle-là et c’est aussi une très grande responsabilité, donc il faut prendre ça au sérieux.»—  Gaétan Boivin, PDG du Port de Trois-Rivières

«Pour moi, ça prend un ou une PDG qui va continuer à s’impliquer personnellement et à impliquer l’organisation comme on le fait encore aujourd’hui.»

«C’est une nouvelle ère qui commence», conclut-il.

Article d’Éric Faucher, Le Nouvelliste, Port de Trois-Rivières: la retraite pour le PDG Gaétan Boivin

Marie-France Daoust

Marie-France Daoust is Director of Corporate Affairs at the Société de développement économique du Saint-Laurent (Sodes). With more than 15 years’ experience in entrepreneurship, 10 years in strategic management within the Quebec government and 5 years in public and government affairs, she stands out for her leadership and ability to bring people together. In her role, she is responsible for developing business growth strategy, forging strategic partnerships, and mobilizing maritime organizations around today’s major issues.

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