L’industrie maritime dénonce le message véhiculé pour souligner le Jour de la terre le 22 avril dernier. La publicité Web et télévisée dépeint une réalité qui est loin d’être véridique.
La campagne cette année montre un navire crachant une épaisse fumée noire, entouré d’un déversement de pétrole et devant lequel les oiseaux et mammifères marins s’enfuient. « Ces belles images » accusatrices font totalement abstraction du fait que le transport maritime est le mode le plus avantageux au plan des émissions de GES et que les déversements, quoique très médiatisés, sont exceptionnels et en forte régression partout dans le monde. L’organisation du Jour de la terre donne à croire que le fait de recourir à des images sensationnalistes sert davantage sa cause que de diffuser des faits avérés.
L’industrie maritime au Canada est largement encadrée au plan réglementaire et, malgré ce fait, travaille constamment à améliorer sa performance environnementale, comme en fait foi son programme environnemental volontaire, l’Alliance verte. Maintes fois primé ici et à l’international pour sa performance et son originalité, ce programme permet aux participants d’améliorer volontairement leurs pratiques, de manière concrète et mesurable, et ce, au-delà des exigences réglementaires.
De plus, plusieurs actions sont menées, en partenariat avec les gouvernements et des groupes environnementaux. Par exemple, une mesure volontaire de réduction de la vitesse des navires pour atténuer le phénomène d’érosion des berges dans une zone sensible sur le Saint-Laurent est en vigueur depuis 2001. Le taux de conformité des transporteurs maritimes se situe en moyenne aujourd’hui à 97 %. Également, une mesure volontaire de réduction de vitesse dans l’estuaire du Saint-Laurent entrera en vigueur en mai, afin de réduire les risques de collision entre les navires et les mammifères marins.
Rappelons qu’un seul navire de taille moyenne peut transporter la même quantité de marchandise que 870 camions ou 225 wagons de chemin de fer. Ces chiffres montrent clairement l’économie d’énergie et la réduction des émissions de GES qu’entraîne l’utilisation du transport maritime. Au Québec, le secteur des transports (routier, aérien, maritime, ferroviaire, hors route) est à l’origine de 42,5 % des émissions de GES dont 33,3 % est attribuable au transport routier. En comparaison, le transport maritime au Québec émet une faible proportion de GES, soit 1,8 % du bilan de la province. Ces données sont aisément accessibles à quiconque s’intéresse aux transports et à l’environnement.
Alors pourquoi, à la lumière de ces faits, l’organisation du Jour de la terre, par ses publicités, s’en prend-elle à une industrie qui fait preuve d’autodiscipline et d’amélioration continue?
L’organisation du Jour de la terre a pour mission d’accompagner les individus, organismes et entreprises dans leur volonté d’améliorer leurs actions sur l’environnement. Nous aurions grandement apprécié qu’elle en fasse la preuve auprès de notre secteur plutôt que de s’acharner à communiquer un message qui, peut-être, sert mieux ses propres intérêts et sa pérennité.
Les critiques vides de sens sont révolues chez ceux qui visent de réelles solutions.
Nicole Trépanier
Présidente
Société de développement économique du Saint-Laurent
Martin Fournier
Directeur général
Armateurs du Saint-Laurent