Les groupes de camionnage s’élèvent contre les tarifs douaniers imposés par Trump

Les tarifs douaniers de 25% annoncés hier soir par le président américain Donald Trump vont dévaster une industrie du camionnage qui souffre déjà de la pire économie du fret depuis 40 ans.

C’est ce qu’affirme l’Alliance canadienne du camionnage (ACC), qui met en garde depuis un certain temps contre les effets désastreux d’une guerre commerciale avec les États-Unis sur l’industrie du camionnage.

(Photo : Archives)

«La généralisation des tarifs douaniers sur le fret de nos clients à destination des fournisseurs et des consommateurs américains aura des effets choquants sur nos membres et sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Plus ces tarifs seront appliqués longtemps, plus les transporteurs seront sollicités, ce qui entraînera des pertes d’emplois et des fermetures permanentes de flottes», a déclaré Stephen Laskowski, PDG et président de l’ACC.

Dans des enquêtes récentes sur les flottes menées par diverses associations de camionnage, les transporteurs de tout le Canada signalent que les clients ont déjà commencé à annuler des commandes dans les semaines précédant l’entrée en vigueur des tarifs, dans des proportions allant de 20% à 80% dans certaines entreprises de certaines provinces.

Elle affirme que les flottes ont déjà commencé à licencier des employés. Les flottes privées sont également inquiètes de l’effet des tarifs douaniers, selon Mike Millian, président de l’Association canadienne du camionnage d’entreprise (ACCE).

Tarifs injustifiés

«Les tarifs injustifiés imposés au Canada par le président américain Trump auront de graves conséquences sur les économies canadienne et américaine et nuiront aux deux populations, car ils feront grimper les prix à la consommation, ce qui coûtera cher aux citoyens des deux côtés de la frontière et rendra la vie plus chère», a-t-il indiqué dans un communiqué.

«Cela coûtera des emplois aux Canadiens et entraînera un ralentissement du commerce transfrontalier, affectant près de 120 000 chauffeurs canadiens et leurs entreprises qui traversent régulièrement la frontière américaine. Bien que cela fasse mal, nous sommes d’accord avec la réponse canadienne qui consiste à appliquer des contre-tarifs. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés lorsque l’administration américaine choisit d’ignorer les accords de libre-échange négociés et de nuire à nos deux économies.»

L’ACC demande au gouvernement fédéral de prendre les mesures suivantes : supprimer immédiatement la taxe sur le carbone ; supprimer ou réduire la taxe d’accise sur le diesel ; élaborer un programme d’allègement fiscal pour le camionnage ; augmenter la déductibilité de l’indemnité de repas sur la route à 100% pour les camionneurs confrontés à une baisse de la demande de leurs services et veiller à ce que tout programme d’allègement ne s’applique qu’aux chauffeurs salariés ou aux entrepreneurs indépendants qui ont volontairement opté pour l’assurance-emploi.

«Nous avons besoin d’un programme d’allégement à court terme qui commence par de telles mesures fiscales, mais nous avons également besoin d’une planification à long terme pour améliorer notre productivité et notre efficacité», affirme M. Laskowski. «Le projet pilote sur les barrières commerciales interprovinciales dans le secteur du camionnage est un excellent début, mais avec l’imposition de tarifs douaniers, nous devons dès maintenant mettre en œuvre toutes les solutions visant à améliorer la productivité et la compétitivité de notre secteur.»

Réaction de l’ATA

L’American Trucking Associations (ATA) a également pris position contre les tarifs. Dans un communiqué, l’association a souligné que, bien qu’elle soutienne la lutte contre les drogues illégales qui traversent la frontière, «alors que nous nous efforçons de rendre nos communautés plus fortes et plus sûres, nous devons également éviter les conséquences involontaires qui pourraient exacerber une autre des principales préoccupations des Américains : les prix élevés des biens et des produits alimentaires».

Chris Spear, PDG de l’entreprise, a poursuivi : «Avec le succès de l’ACEUM et la tendance croissante à la délocalisation, la chaîne d’approvisionnement nord-américaine est devenue hautement intégrée et soutient des millions d’emplois. Imposer des taxes frontalières à nos deux plus grands et plus importants partenaires commerciaux annulera ces progrès et augmentera les coûts pour les consommateurs.  Les 100 000 camionneurs qui travaillent à plein temps et qui transportent 85% des marchandises échangées avec le Mexique et 67% des marchandises échangées avec le Canada subiront un impact direct et disproportionné.  Non seulement les tarifs réduiront le fret transfrontalier, mais ils augmenteront également les coûts d’exploitation.  Le prix d’un nouveau camion pourrait augmenter de 35 000 $, ce qui représente une taxe annuelle de 2 milliards $ et met le nouveau matériel roulant hors de portée des petits transporteurs.

Article de Transport routier, Les groupes de camionnage s’élèvent contre les tarifs douaniers imposés par Trump – Transport Routier

Marie-France Daoust

Marie-France Daoust is Director of Corporate Affairs at the Société de développement économique du Saint-Laurent (Sodes). With more than 15 years’ experience in entrepreneurship, 10 years in strategic management within the Quebec government and 5 years in public and government affairs, she stands out for her leadership and ability to bring people together. In her role, she is responsible for developing business growth strategy, forging strategic partnerships, and mobilizing maritime organizations around today’s major issues.

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