Le terminal de Contrecœur, un projet devenu « urgent »

Le gouvernement du Québec confirme qu’il versera 130 millions de dollars au Port de Montréal pour développer un terminal de conteneurs à Contrecœur. Un projet dans l’air du temps, selon François Legault, puisqu’il permettra aux entreprises de trouver de nouveaux marchés au moment où le Canada se prépare à une guerre tarifaire avec les États-Unis.

On a besoin de diversifier notre économie plus que jamais, a fait valoir le premier ministre, lundi après-midi en conférence de presse, faisant référence à la menace répétée de Donald Trump d’imposer au Canada différents tarifs douaniers, notamment sur l’acier et l’aluminium, dès le mois prochain.

L’expansion du port de Montréal est un projet important, essentiel, mais dans le contexte actuel, il est devenu urgent, a pour sa part déclaré la présidente-directrice générale de l’Administration portuaire de Montréal (APM), Julie Gascon.

Québec avait convoqué la presse lundi après-midi à Contrecœur, en Montérégie, pour confirmer l’investissement de 130 millions de dollars déjà annoncé pour ce projet, et ce, même si le maître d’œuvre est une agence fédérale et que la facture totale du projet est passée de 950 millions, en 2019, à 1,575 milliard de dollars aujourd’hui.AILLEURS SUR INFO : 160 verdicts qui ne seront jamais prononcés : « C’est seulement la pointe de l’iceberg »

Je pense que le projet de Contrecœur, c’est plus qu’un projet de port : c’est un projet de développement économique, s’est justifié le premier ministre. L’idée, c’est de développer Contrecœur, d’amener des entreprises, a-t-il expliqué.

Le développement économique, c’est une compétence partagée. Et si ça peut aider un peu à accélérer le projet, allons-y. Mais c’est un projet de 1,5 milliard $ où le gouvernement du Québec met 130 millions $, donc… c’est un bon deal.Une citation deFrançois Legault, premier ministre du Québec

Les installations actuelles du port de Montréal à Contrecœur se limitent au chargement et au déchargement du vrac.

L’expansion voulue par l’APM permettrait à terme de manutentionner 1,15 million de conteneurs équivalents 20 pieds (EVP). C’est 60 % de la capacité du port de Montréal, qui permet actuellement le transit de 2 millions de conteneurs environ.

Le projet est vital pour l’avenir de l’APM, car au rythme actuel, les installations ne suffiront bientôt plus. La limite pourrait être atteinte vers 2030, voire avant, a prévenu Julie Gascon lundi.

Imaginez : si 6 % des exportations canadiennes se dirigeaient vers les marchés desservis par le port de Montréal et non vers les États-Unis, alors on serait au maximum de notre capacité vraiment rapidement; ça serait du jour au lendemain, a-t-elle averti en conférence de presse.Une maquette du projet.Ouvrir en mode plein écran

À terme, 1,15 million de conteneurs transiteront par Contrecœur.

Photo : Port de Montréal

Le projet d’expansion de Contrecœur est dans les cartons depuis des décennies et avance à pas de tortue.

La mise en service du nouveau terminal est actuellement prévue pour fin 2029, début 2030, selon Julie Gascon. Toutefois, il manque toujours à l’APM l’ensemble des permis de Pêches et Océans Canada qui lui permettraient d’aller de l’avant.

Des environnementalistes ont à plusieurs reprises lancé des avertissements sur les dangers qu’un tel projet pourrait représenter pour la faune et la flore de la région – particulièrement pour le chevalier cuivré, un poisson en voie de disparition –, mais les élus locaux, eux, défendent le projet bec et ongles.

Ces derniers font notamment valoir que la construction du terminal entraînera la création de plusieurs milliers d’emplois lors de la phase de construction, et qu’à terme, plus de 1000 personnes travailleront à la manutention des conteneurs.

L’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC) a conclu de son côté que le projet n’était pas susceptible d’entraîner des effets environnementaux négatifs importants et que les mesures d’atténuation proposées étaient suffisantes.

Près de 600 millions $ de financement public

On ne sait pas encore exactement quelle sera la part du privé dans le financement de l’expansion du port de Montréal à Contrecœur.

On sait seulement que la Banque d’infrastructure du Canada (BIC) s’est engagée à investir 300 millions de dollars dans le projet en 2019 et que le gouvernement fédéral a débloqué 150 millions en 2023.

Québec, enfin, avait annoncé en 2021 une aide financière de 55 millions de dollars afin d’appuyer la phase de démarrage. Une somme supplémentaire de 75 millions est apparue dans le budget 2023-2024 du ministre des Finances, Eric Girard, pour un total de 130 millions de dollars, somme qui a été confirmée lundi.

L’an dernier, l’APM a conclu une entente avec un consortium composé des entreprises Pomerleau et Aecon pour concevoir et construire les infrastructures qui seront immergées dans le fleuve. Elle demeure à la recherche d’un partenaire pour le volet terrestre et l’opération future du terminal, a confirmé Julie Gascon lundi.

Article de Jérôme Labbé, Radio-Canada, Le terminal de Contrecœur, un projet devenu « urgent » | Radio-Canada

Marie-France Daoust

Marie-France Daoust is Director of Corporate Affairs at the Société de développement économique du Saint-Laurent (Sodes). With more than 15 years’ experience in entrepreneurship, 10 years in strategic management within the Quebec government and 5 years in public and government affairs, she stands out for her leadership and ability to bring people together. In her role, she is responsible for developing business growth strategy, forging strategic partnerships, and mobilizing maritime organizations around today’s major issues.

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