Les gouvernements du Canada et du Québec sont sur le point d’annoncer une expansion majeure du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. Une annonce officielle est attendue demain.
Avec cette expansion, le parc passerait de 1 245 km² à près de 4 500 km², un bond considérable qui permettrait de mieux protéger l’habitat du béluga, une espèce en voie de disparition.
Protéger un habitat essentiel
Selon Marie Cadieux, coordonnatrice en conservation marine à la SNAP Québec, seulement 40 % de l’habitat essentiel du béluga est actuellement inclus dans le parc. L’agrandissement permettrait ainsi d’inclure la totalité de cette zone cruciale pour la survie de l’espèce.
« Ça permet d’élargir le règlement sur les activités en mer qui est déjà en place présentement dans le parc marin et qui met des limites de vitesse, des distances à respecter lorsqu’on observe les mammifères marins. » – Marie Cadieux
L’expansion du parc ne protégerait pas seulement les bélugas, mais aussi plus de 2 000 espèces vivant dans le fleuve Saint-Laurent.
Des impacts sur le trafic maritime
Si cette annonce marque une avancée pour la protection de la biodiversité, elle soulève aussi des enjeux pour le transport maritime.
Le port de Gros-Cacouna, qui attend depuis quatre ans l’autorisation de draguer ses installations, pourrait voir ses opérations compliquées. La zone prévue pour le dépôt des sédiments de dragage se retrouverait en plein cœur de l’aire d’agrandissement.
« Les navires qui viennent dans mon port traversent la zone du parc marin. Pour nous, il s’agit de voir ce que cela implique pour le trafic maritime. On va attendre de voir ce qui sera annoncé. » – Anne Dupéré, PDG de la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie
Un financement à surveiller
Si l’intention de protéger le fleuve est saluée, les spécialistes en environnement préviennent que sans financement adéquat, les efforts risquent de tomber à l’eau.
« C’est sûr que quand on pense aux activités de surveillance et de recherche, il va falloir qu’il y ait un financement adéquat. On va suivre l’annonce de demain pour voir ce qui sera annoncé en ce sens. » – Marie Cadieux
Encore loin de l’objectif de 2030
Le Québec vise à protéger 30 % de ses milieux marins d’ici 2030, mais seulement 10 % du territoire marin est actuellement sous protection.
« On a encore beaucoup de travail à faire. » – Marie Cadieux
L’annonce officielle est attendue demain matin. Reste à voir si les engagements de Québec et d’Ottawa seront à la hauteur des attentes.
Article d’Ariane Boyer, Tva Nouvelles, Le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent bientôt quatre fois plus grand – TVA CIMT CHAU