Découverte d’un navire de l’expédition Franklin

L’un des plus grands mystères de l’histoire de l’exploration de l’Arctique vient d’être levé avec la découverte de l’épave d’un des navires de l’explorateur britannique Sir John Franklin, disparus dans le Grand Nord canadien en 1846.

« Bien que nous ne sachions pas encore s’il s’agit du navire royal (HMS) Erebus ou du HSM Terror, nous possédons assez d’informations pour confirmer l’authenticité du navire. Nous avons confirmé sa découverte le dimanche 7 septembre 2014 à l’aide d’un véhicule sous-marin autonome », a annoncé mardi le premier ministre canadien, Stephen Harper.

Sous le commandement de Sir John Franklin, avec le capitaine Francis Crozier, les deux navires avaient quitté l’Angleterre le 19 mai 1845 avec 134 hommes d’équipage pour découvrir le Passage du Nord-Ouest, qui permet de relier l’Atlantique au Pacifique par l’océan Arctique.

« Ces expéditions (…) ont jeté les bases de la souveraineté du Canada dans l’Arctique », a rappelé M. Harper, dont le gouvernement a fait de cette question l’une de ses priorités depuis son arrivée au pouvoir en 2006.

Depuis 2008, des équipes d’archéologues de Parcs Canada, assistées par des navires de la Garde côtière canadienne, ont mené six campagnes majeures de recherches pour retrouver les navires disparus de l’expédition Franklin.

L’«Erebus» et le «Terror» étaient les fleurons de la marine britannique de l’époque, équipés d’un moteur à vapeur, d’un dispositif de chauffage et d’une proue renforcée.

Les derniers Européens à être entrés en contact avec les navires furent des membres d’équipage de deux baleiniers, croisés dans les glaces de la baie de Baffin en août 1845.

Froid, faim, cannibalisme

Après avoir pénétré dans l’archipel arctique plus tard dans la saison, l’expédition avait rapidement connu des déboires. Personne, à l’exception de quelques rares Inuits, n’a revu l’équipage des deux navires vivant.

La disparition de l’expédition de Franklin a donné lieu à l’époque à de vastes recherches, mais les circonstances entourant le sort de l’expédition ne furent élucidées qu’en 1859, lorsqu’un navire affrété par Lady Jane Franklin, veuve de l’explorateur, retrouva un sombre message laissé dans un cairn (petit tas de pierres) sur l’île du Roi-Guillaume.

Coincés pendant un an et demi dans les glaces, les marins avaient fini par manquer de vivres. John Franklin et 23 autres membres d’équipage étaient morts le 11 juin 1847, dans des circonstances non précisées, selon le message écrit par l’un des groupes de survivants à cette date.

Le 22 avril 1848, 105 survivants avaient quitté les navires pour se diriger à pied vers la terre ferme. Aucun d’entre eux n’a survécu. Les deux bateaux ont été engloutis par la glace.

Dans les années 1980, des scientifiques canadiens avaient conclu à partir de restes de membres de l’expédition découverts sur l’île Beechey que ces derniers étaient morts de froid, de faim et empoisonnés par le plomb utilisé pour sceller les conserves. Des os montraient également des signes de cannibalisme.

L’épave a été découverte dans le détroit de Victoria au large de l’île du Roi-Guillaume, non loin du village inuit de Cambridge Bay dans le territoire du Nunavut.

«La découverte du premier navire nous donnera certainement l’élan nécessaire pour trouver son navire-jumeau et en apprendre davantage sur ce qui est survenu à l’équipage de l’expédition Franklin», a dit M. Harper.

Source: La Presse

Marie-France Daoust

Marie-France Daoust is Director of Corporate Affairs at the Société de développement économique du Saint-Laurent (Sodes). With more than 15 years’ experience in entrepreneurship, 10 years in strategic management within the Quebec government and 5 years in public and government affairs, she stands out for her leadership and ability to bring people together. In her role, she is responsible for developing business growth strategy, forging strategic partnerships, and mobilizing maritime organizations around today’s major issues.