Concertation pour sensibiliser les élus quant à l’état de désuétude de la flotte de la GCC

La Sodes, la Fédération maritime du Canada, les Armateurs du Saint-Laurent et l’Association canadienne des administrations portuaires ont cosignée une lettre qui a été envoyée le 30 janvier dernier à divers représentants politiques. Cette lettre vise à mener une action concertée pour sensibiliser les élus quant à l’état de désuétude de la flotte de la Garde côtière canadienne.

Voici le contenu de cette dernière:

Le 30 janvier 2014
L’honorable Gail Shea
Ministre des Pêches et des Océans du Canada
200, rue Kent
Ottawa (Ontario) K1A 0E6

Madame la Ministre,

Les associations sectorielles de l’industrie maritime sollicitent votre intervention auprès de la Garde côtière canadienne (GCC) afin de remédier à l’état de désuétude de sa flotte de brise-glaces. Nous nous sommes adressés à l’organisation fédérale à plusieurs
reprises au cours des dernières années pour lui faire part de nos vives inquiétudes quant à sa capacité à dispenser les services de déglaçage lors d’un hiver tel que celui que nous connaissons actuellement ou plus rigoureux.

La saison hivernale actuelle a débuté en trombe au début décembre et, juste avantNoël, l’état des glaces était tel que le transit de plusieurs navires a été retardé ou reporté. Au total, une vingtaine de navires en service tout au long de la voie navigable du Saint-Laurent sont restés immobilisés entre le 3 et le 9 janvier occasionnant des pertes économiques importantes aux industries d’ici et à nos partenaires commerciaux étrangers. Les pertes se chiffrent en moyenne à plus de 100 000 $ par navire, pour 24 heures de retard. La Société des traversiers du Québec, qui relève du ministère des Transports du Québec, a aussi connu des préjudices puisque certains de ses traversiers ont dû demeurer à quai pendant plusieurs jours. Les arrêts de service ont nécessairement eu un impact sur les traverses et dessertes des communautés éloignées.

Ces incidents ont donc entraîné des conséquences économiques considérables en plus de nuire à la réputation de l’axe d’échanges économiques qu’est le Corridor de commerce Saint-Laurent—Grands Lacs. Or, dans un contexte de mondialisation des échanges et, plus particulièrement, de libre-échange avec l’Union européenne, la fiabilité des services dans le système Saint-Laurent—Grands Lacs demeure un élément crucial. Nos entreprises doivent pouvoir compter sur des services prévisibles et continus afin de demeurer compétitives et rivaliser avec la concurrence.

Plus que jamais, compte tenu de l’état de certaines unités (brise-glaces), de leur âge (33 ans en moyenne) et de la difficulté d’obtenir les pièces de remplacement, nous réitérons l’urgence de renouveler la flotte des brise-glaces de la GCC. Nous demandons à ce que les priorités d’investissement de l’organisme soient revues et tiennent compte des besoins exprimés depuis maintes années. Des plans concrets de renouvellement de la flotte de brise-glaces moyens et lourds doivent être adoptés le plus rapidement possible, et ce, bien avant la construction d’un brise-glace polaire dédié à l’Arctique dont les coûts sont évalués à plus d’un milliard de dollars. L’entretien hivernal du Saint-Laurent, du Saguenay et du Golfe ne peut être troqué au profit d’une autre région. Surtout en considérant le fait que le commerce dans la voie navigable du Saint-Laurent, en plus de générer annuellement des retombées de plus de 2,3 milliards $ pour le Québec, représente près de 40 % du fret international et 50 % du fret intérieur au Canada. À cela, ajoutons que sur les 15 ports canadiens ayant enregistré les tonnages les plus élevés en 2011, 8 sont situés dans l’axe Saint-Laurent—Grands Lacs.

Nous tenons enfin à souligner la qualité du travail accompli par les employés de la GCC dédiés au Centre des glaces et à bord des navires. Il apparaît toutefois aujourd’hui que leur ingéniosité a des limites et ne peut pallier toutes les failles. Leurs efforts ont contribué à veiller à ce que la sécurité ne soit pas compromise en dépit de circonstances difficiles et de risques élevés pour la navigation. Rappelons qu’il n’y a pas d’unité de remplacement disponible dans un délai rapide et que personne n‘est parvenu et ne
parviendra à générer du neuf à partir de vieux navires. Pour appuyer ceci, il suffit de constater qu’au moment de l’écriture de cette lettre près du tiers des brise-glaces en service opèrent avec des capacités limitées (moteurs en moins, etc.).

De manière à en arriver à des solutions concrètes, nous vous demandons de soutenir nos requêtes auprès de la Garde côtière canadienne afin que celle-ci :

  • Investisse dès à présent dans la construction de brise-glaces moyens et lourds plutôt que de prolonger la vie utile de la flotte actuelle;
  • Rende disponible des unités additionnelles pour respecter l’entente de service en vigueur sur le déglaçage récemment renouvelée à la demande de la GCC;
  • Reconnaisse et assume son rôle de soutien à l’activité économique (Mission: Les services de la Garde côtière canadienne favorisent les priorités du gouvernement, en plus de contribuer à la prospérité économique, ainsi qu’à la sécurité, l’accessibilité et la protection des eaux canadiennes).

Comme le souligne le Rapport annuel 2010-2011 de la flotte de la GCC «Le Canada est une nation maritime dont la prospérité économique repose fortement sur le transport maritime et les industries fondées sur les ressources». Pour demeurer dans la course en tant que nation maritime, le gouvernement du Canada doit investir dans la flotte de brise-glaces et ainsi doter la Garde côtière des outils nécessaires à l’accomplissement de son mandat.

Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos meilleurs sentiments.

signature

 

 

 

 

 

 

 

 

 

c. c. :

L’Honorable Steven Blaney, ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile
Alexandre Cloutier, ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes, à la Francophonie canadienne et à la Gouvernance souverainiste
Denis Dawson, président du comité des transports et des communications au Sénat
L’Honorable Ed Fast, ministre du Commerce international
L’Honorable Diane Finley, ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux
Sylvain Gaudreault, ministre des Transports du Québec et ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire
L’Honorable Denis Lebel, ministre de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, ministre de l’Infrastructure, des Collectivités et des Affaires gouvernementales
Gaétan Lelièvre, ministre délégué aux Régions du Québec
Jean-François Lisée, Ministre des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur du Québec
Larry Miller, président du comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités à la Chambre des communes
L’Honorable Lisa Raitt, ministre des Transports du Canada

Marie-France Daoust

Marie-France Daoust is Director of Corporate Affairs at the Société de développement économique du Saint-Laurent (Sodes). With more than 15 years’ experience in entrepreneurship, 10 years in strategic management within the Quebec government and 5 years in public and government affairs, she stands out for her leadership and ability to bring people together. In her role, she is responsible for developing business growth strategy, forging strategic partnerships, and mobilizing maritime organizations around today’s major issues.

Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.