Article: Chasse aux conteneurs

Article de Nicolas Bérubé, publié dans La Presse + le 5 janvier 2016.

Chasse aux conteneurs

De votre sofa aux raisins secs dans vos céréales, plus de 90 % des marchandises du globe sont déplacées par conteneurs. Désormais, ces boîtes anonymes ont leur propre guide d’identification. La Presse a interviewé Tim Hwang, coauteur de The Container Guide, nouvelle bible des passionnés d’infrastructures. À vos jumelles !

Comment avez-vous eu l’idée de rédiger un guide pour identifier les conteneurs ?
Je fais partie d’un groupe de passionnés d’infrastructures dans la région de San Francisco. Nous faisons des visites de centrales d’énergie, de ponts, etc. Les conteneurs nous intéressaient, car nous habitons près de la ville d’Oakland, où se trouve l’un des plus grands terminaux portuaires du monde, qui regorge bien sûr de conteneurs. La plupart des objets dans nos vies passent dans ces conteneurs, mais on ne sait rien à leur sujet. Mon coauteur Craig Cannon et moi avons donc lancé une collecte de fonds sur Kickstarter pour financer la rédaction d’un guide des conteneurs. À notre grande surprise, plus de 650 personnes ont parrainé notre projet.

Les entreprises de transport y ont-elles collaboré ?
Dans le guide, nous couvrons environ 50 sociétés de transport maritime. Beaucoup de sociétés étaient surprises de voir que le public s’intéressait à elles. Le monde du transport maritime est gigantesque, mais il est surtout anonyme. Certaines entreprises étaient très coopératives, comme le géant danois Maersk, l’un des plus grands armateurs de porte-conteneurs du monde.

Est-ce que des gens utilisent le guide pour aller identifier les conteneurs, un peu comme des amateurs d’oiseaux prennent leur guide Audubon ?
Oui ! Plusieurs personnes m’ont contacté pour me dire qu’elles étaient allées à la « chasse » aux conteneurs. Les gens vont se placer près des ports et apportent leurs jumelles. On n’y a pas trop pensé en le faisant, mais le guide a créé cette activité complètement nouvelle.

Les conteneurs sont-ils tous les mêmes, ou il y a des différences ?
Les conteneurs sont construits selon les mêmes normes. Mais il y a des différences. Actuellement, il y a beaucoup d’innovations dans les conteneurs réfrigérés connectés à l’internet, dont la température peut être contrôlée à distance, et en ce qui concerne les conteneurs démontables, qui peuvent se plier lorsqu’ils sont vides. Cela évolue constamment.

Quelle est votre entreprise de conteneurs préférée ?
Il y a Mitsui O.S.K. Lines (MOL), une société japonaise qui a un logo intéressant : c’est un alligator qui transporte un conteneur sur son épaule. Ils ont fait faire le dessin dans les années 70, et il est devenu l’emblème de l’entreprise.

Une autre entreprise intéressante, à mon sens, est Matson, dont le siège est à Honolulu, car elle est liée à l’histoire de la Californie. Elle a été la première à adopter le mode de transport par conteneurs, et elle a joué un rôle historique pour faire d’Hawaii une destination touristique grand public, notamment en offrant des croisières en partance de San Francisco.

Source : La Presse+

Marie-France Daoust

Marie-France Daoust is Director of Corporate Affairs at the Société de développement économique du Saint-Laurent (Sodes). With more than 15 years’ experience in entrepreneurship, 10 years in strategic management within the Quebec government and 5 years in public and government affairs, she stands out for her leadership and ability to bring people together. In her role, she is responsible for developing business growth strategy, forging strategic partnerships, and mobilizing maritime organizations around today’s major issues.