Serge Godin cède les commandes de CGI à sa fille

Le fondateur et actionnaire majoritaire de CGI, Serge Godin, cède la présidence exécutive du conseil d’administration à sa fille et rappelle au passage que l’entreprise montréalaise de services-conseils en informatique n’est pas à vendre.

Julie Godin, jusqu’ici coprésidente du conseil, devient présidente exécutive du conseil, tandis que Serge Godin, jusqu’ici président exécutif du conseil, devient coprésident.

L’entrepreneur de 75 ans demeure actionnaire de contrôle et se montre clair : il ne prend pas sa retraite.

Il entend continuer aussi longtemps que la santé le lui permettra. « Et tant que j’aurai la sensation d’aider CGI et Julie à développer l’entreprise, je vais rester », dit-il en entrevue.

Il concentrera ses énergies sur les grandes acquisitions et les contrats d’envergure avec les clients. « C’est ce que j’ai toujours aimé faire », dit-il.

« C’est un moment important pour moi, car ça fait longtemps que nous travaillons sur le plan de relève. L’entreprise n’est pas à vendre », prend-il soin de préciser.

Julie Godin va encore plus loin.

On veut s’assurer que d’ici 50, peut-être même 75 ans, CGI soit toujours ici et toujours pertinente.

 Julie Godin

Lorsqu’il a pris la décision de ne pas vendre l’entreprise il y a une quinzaine d’années, explique Serge Godin, il lui fallait s’assurer que la personne appelée à lui succéder maîtrise la culture et le fonctionnement de CGI.

Transaction au Royaume-Uni

Ce changement à la direction du conseil ne constitue pas une surprise et a été annoncé en même temps que la présentation d’une performance de début d’exercice relativement conforme aux attentes du marché, et le dévoilement d’une transaction au Royaume-Uni.

CGI fera l’acquisition de BJSS, une société britannique de conseil en technologie et en génie comptant plus de 2400 consultants.

La valeur de l’opération n’a pas été précisée, mais BJSS contribuera pour près d’un demi-milliard de dollars au chiffre d’affaires de CGI, l’équivalent de 3 % des revenus annuels actuels de l’entreprise montréalaise.

Il s’agit de la plus importante acquisition de CGI depuis 2022. C’est aussi la deuxième acquisition annoncée par CGI en deux mois, ce qui laisse entrevoir un marché plus favorable à CGI pour réaliser des transactions.

« Lentement mais sûrement, CGI s’attaque à certaines des principales préoccupations des investisseurs », dit l’analyste Jérôme Dubreuil, chez Valeurs mobilières Desjardins, en faisant référence au rythme des annonces d’acquisitions.

DOGE et la menace de tarifs

La direction ne croit pas que la menace de tarifs douaniers de la nouvelle administration américaine peut affecter CGI en raison du modèle de proximité de l’entreprise.

« Nous avons une empreinte assez importante aux États-Unis (contrats fédéraux). Nous avons des associés qui habitent dans plusieurs marchés métropolitains. Presque 100 % de nos gens aux États-Unis sont des résidents américains et le travail est produit à partir des États-Unis », explique Julie Godin.

La proportion des revenus de CGI en provenance des États-Unis s’élève à environ 30 %.

La direction de CGI ne craint pas non plus la création par Donald Trump du département de l’Efficacité gouvernementale (DOGE).

« Peu importe le pays, chaque fois qu’il y a un changement de gouvernement, il y a toujours de nouvelles politiques et de nouveaux programmes. Très souvent, il y a des programmes [de rationalisation]. Les technologies de l’information font partie de la solution pour améliorer la productivité », dit Serge Godin.

Les investisseurs ont bien accueilli les différentes annonces faites par CGI mercredi. L’action de l’entreprise a touché un sommet historique durant la séance avant de clôturer à 165,57 $ à la Bourse de Toronto.

Les revenus de CGI ont augmenté de 5 % sur un an, à 3,79 milliards, durant les trois derniers mois de 2024. Un bénéfice par action ajusté de 1,97 $, en hausse de 8 % sur un an, a été dégagé pendant ce trimestre.

Marie-France Daoust

Marie-France Daoust is Director of Corporate Affairs at the Société de développement économique du Saint-Laurent (Sodes). With more than 15 years’ experience in entrepreneurship, 10 years in strategic management within the Quebec government and 5 years in public and government affairs, she stands out for her leadership and ability to bring people together. In her role, she is responsible for developing business growth strategy, forging strategic partnerships, and mobilizing maritime organizations around today’s major issues.

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