La ministre des Transports et du Commerce intérieur, Anita Anand, compte lever la moitié des restrictions fédérales qui limitent les échanges entre les provinces. En Colombie-Britannique, cela pourrait fluidifier le commerce à travers le Canada, dans le contexte des menaces tarifaires annoncées par les États-Unis.
C’est une nouvelle fantastique
, déclare Diane Gibson, la ministre provinciale de l’Emploi, du Développement économique et de l’Innovation.
D’après elle, l’élimination de ces exceptions s’aligne aux efforts de la province pour débloquer des opportunités économiques, protéger des emplois, appuyer des communautés et pour réussir en ces moments difficiles
.
À l’heure actuelle, 39 des 263 exceptions à l’accord de libre-échange à l’intérieur du Canada proviennent du gouvernement fédéral. Les provinces ont aussi leurs propres exceptions qui limitent les échanges entre elles.AILLEURS SUR INFO : Boycotter les produits américains, pas si facile pour les municipalités
Par sa déclaration, la ministre Anita Anand espère encourager les provinces à abaisser certaines des barrières qui empêchent certains produits à être vendus d’une province à l’autre.
Diane Gibson remarque que la Colombie-Britannique impose moins d’exceptions à l’accord de libre-échange canadien, comparé aux autres instances, y compris le gouvernement fédéral. « C’est très bien de voir le gouvernement fédéral emboîter le pas.
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En Colombie-Britannique, l’arrivée de tarifs douaniers sur les produits canadiens menace principalement les secteurs de la manufacture et de la foresterie, estime Mme Gibson. L’industrie manufacturière serait très affectée
, ainsi que la foresterie, puisque l’on pourrait empiler des tarifs sur un produit où il y en a déjà
.
L’économie interprovinciale, une nouvelle stratégie
L’idée selon laquelle il est plus facile de faire des échanges avec l’État de Washington qu’avec le reste du Canada est d’une absurdité
, croit Marc Lee, économiste en chef du Centre canadien de politiques alternatives, qui est basé à Vancouver.
Il nomme, entre autres, les douanes et les taux de change. « C’est un système légal différent, même les standards entre États sont différents » , remarque-t-il.
On a mis tous nos oeufs dans le même panier en étant un fournisseur de produits de base pour les États-Unis.Une citation deMarc Lee, économiste en chef au Centre canadien de politiques alternatives
Cette stratégie nous a rendus extrêmement vulnérables aux menaces tarifaires
, estime l’économiste.
Selon M. Lee, Ottawa pourrait établir des standards plus harmonisés entre les provinces sur les produits fabriqués. Ils seraient alors prêts à être exportés n’importe où au Canada, mais aussi à l’étranger
, croit-il.
Il observe une « poussée vers une plus grande intégration [des produits américains] » de la part des entreprises canadiennes.
Au final, il encourage les échanges commerciaux interprovinciaux. Je crois que c’est une chose positive, que les politiciens canadiens réfléchissent à comment on peut se se rapprocher en tant que pays et de voir quelles sont les alternatives possibles, sans dépendre des États-Unis.
Avec les informations d’’Anaïs Elboujdaïni
Article d’Alphonsine Sefu, Ici Colombie-Britannique, La Colombie-Britannique salue la levée des restrictions sur le commerce | Radio-Canada