La nouvelle PDG du Port, Olga Farman, veut raviver la fierté des gens de Québec pour leur port, qui est, selon elle, un atout pour la pérennité de la chaîne d’approvisionnement
La nouvelle PDG de l’Administration portuaire de Québec, Olga Farman, veut raviver la fierté des gens de Québec pour leur port et, selon elle, dans le contexte actuel de guerre tarifaire, le fleuve est un atout et le projet de terminal de conteneurs est «nécessaire» pour la capitale.
Pour sa toute première entrevue comme présidente-directrice générale de l’Administration portuaire de Québec (APQ), Olga Farman a choisi de s’installer devant le fleuve, au terminal de croisières. Pour elle, le vaste cours d’eau est au cœur de la cité et de l’histoire de Québec, et elle se donne le mandat de «rendre les gens de Québec fiers».
«On ne peut pas regarder mon mandat indépendamment du contexte politique mondial actuel. J’ai commencé le 1er février et dans les heures qui ont suivi ma nomination, le président américain a commencé à lancer ses menaces de tarifs et de guerre ouverte commerciale avec le Canada. Ça rend le défi encore plus stimulant.»
Eau profonde
Dans ce contexte où l’on réalise l’importance cruciale des chaînes d’approvisionnement, qui avaient déjà été mises à mal pendant la pandémie, Mme Farman voit une occasion de bien positionner Québec sur l’échiquier mondial grâce à son port en eau profonde, un atout indéniable.
Le Port comme organisation ne subit pas d’impacts des tarifs pour le moment. «On n’est pas affligés, mais on est inquiets pour nos partenaires et l’industrie des matières premières au Québec.»
Pour elle, le projet de terminal de conteneurs que caresse la compagnie QSL est «intelligent et nécessaire» dans cet environnement. La PDG entend les préoccupations citoyennes, mais aussi les appuis politiques et économiques. L’APQ va l’évaluer et s’assurer qu’il «répond aux plus hauts standards». «Je le vois très positivement parce que c’est une solution concrète, mais je le vois aussi de façon très réaliste parce qu’il y a un processus à mettre en place» dès que le projet sera officiellement déposé par le promoteur, souligne-t-elle.
Relations avec la communauté
Elle entreprend son mandat avec une volonté d’«écoute» et d’«humilité». Elle compte mieux informer la population, avec transparence, et «optimiser» les outils en place. Elle encourage le débat public. Mais elle affirme d’emblée qu’il n’est «pas possible» de couvrir toutes les activités de manutention de vrac solide, une demande récurrente des citoyens.
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Mme Farman s’engage néanmoins à «sensibiliser les partenaires et les opérateurs» et à utiliser les outils en place, notamment l’arrosage. «Je veux comprendre ce qu’on manutentionne et comment, et c’est quoi les solutions. À défaut de pouvoir couvrir autant d’hectares, comment on fait pour continuer cette activité économique et limiter les conséquences sur la population et l’environnement?»
Électrification des quais
L’un des enjeux pour rendre le port plus vert est l’électrification des quais. Le gouvernement fédéral est au rendez-vous pour le financement, avec 22 millions $, mais l’enveloppe provinciale est vide. Mme Farman a déjà fait ses représentations à la ministre québécoise des Transports, Geneviève Guilbault.
Elle surveille attentivement le budget à venir et s’attend à des solutions au cours de cette année. Pas question pour elle de réduire les cibles de cinq quais électrifiés (trois de croisières et deux commerciaux) d’ici 2035. «La population demande ces engagements. Ce serait dommage de passer à côté d’un projet aussi concret.»
Qui est Olga Farman?
- Avocate
- 46 ans
- Née à Rivière-du-Loup de parents d’origine iranienne
- Baccalauréat en droit et MBA de l’Université Laval
- Auparavant associée directrice au bureau de Québec du cabinet d’avocats Norton Rose Fulbright
Article de Stéphanie Martin, Le journal de Québec, Guerre tarifaire: un projet de terminal de conteneurs «nécessaire» au port de Québec | JDQ