Le secteur du transport maritime québécois, qui continue sa progression constante, devrait être de plus en plus sollicité alors que les chaînes d’approvisionnement sont appelées à se réorienter, selon la Société de développement économique du Saint-Laurent (SODES).
La progression du secteur est principalement due aux activités de la Côte-Nord, explique le président-directeur général de la SODES, Mathieu St-Pierre, au micro de Bonjour la Côte, lundi. En effet, le minerai représente environ 50 % des marchandises transbordées dans les ports du Québec, précise-t-il.
Le port de Sept-Îles, le plus grand port minéralier d’Amérique du Nord, a manutentionné 38,9 millions de tonnes de marchandises en 2024.
La majorité (97,3 %) des matières transportées au port de Sept-Îles en 2023 étaient du vrac solide, soit du minerai de fer, de l’alumine, de la bentonite, du coke de pétrole et de l’aluminium, selon la SODES. (Photo d’archives)
Photo : Port de Sept-Îles
Plus tôt ce mois-ci, la SODES et Innovation Maritime ont publié la troisième édition de l’État du transport maritime au Québec. Pour le moment, les chiffres sont toujours assez bons
pour le transport maritime, observe Mathieu St-Pierre.
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Les données du 2e ou du 3e trimestre de 2025 pourraient toutefois être teintées des conséquences des tarifs douaniers.
Le transport terrestre sera le premier touché, ajoute-t-il. Dans les prochains mois, le transport d’acier et d’aluminium par train et camion aux États-Unis devrait subir une chute considérable
, selon lui.
Pour sa part, le transport des matières premières à partir des ports de Sept-Îles et de Baie-Comeau devrait être majoritairement épargné puisqu’elles sont en grande partie envoyées en Europe, estime le PDG de la SODES.Ouvrir en mode plein écran
Mathieu St-Pierre est le président-directeur général de la Société de développement économique du Saint-Laurent. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Marie-Pier Bouchard
La diversification des marchés qui a été faite dans les dernières années avec les différentes minières [réduira] l’impact sur le mouvement total des marchandises dans les ports
, affirme-t-il.
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Les ports par lesquels transitent des biens alimentaires et de consommation, comme ceux de Montréal, de Québec et de Trois-Rivières, verront plus d’effet, croit-il. Dans les ports qui desservent beaucoup le marché américain, il y aura un impact considérable.
Après une diminution initiale des activités de transport, on devrait voir le secteur reprendre son élan, alors que les marchés vont se diversifier et que certaines marchandises spécifiques seront en forte demande. Ce sera le cas pour le grain, l’acier et l’aluminium, prévoit-il.
Les chaînes d’approvisionnement s’adaptent relativement vite.Une citation deMathieu St-Pierre, président-directeur général de la SODES
Pour faciliter la transition du secteur du transport, il faut veiller à rendre les chaînes d’approvisionnement plus fluides, selon Mathieu St-Pierre.
À l’avenir, le transport s’orientera davantage d’est en ouest et le secteur maritime sera de plus en plus sollicité pour l’exportation à l’international, explique-t-il. Il va y avoir une congestion dans certains ports qui va ralentir les exportations.
Les gouvernements devront garder un œil attentif sur les mouvements de la chaîne d’approvisionnement dans les prochains mois, croit-il. Il faut être en mesure d’avoir les bonnes infrastructures au bon moment si on veut être en mesure de profiter de cette fenêtre qui s’ouvre pour l’exportation vers l’international.
Article de Raphaëlle Laverdière, Ici Radio-Canada, Guerre commerciale : le secteur maritime en eaux troubles | Radio-Canada